jeudi 9 juillet 2015

Histoire et origine du faire-part de naissance

En France l'usage veut qu'on annonce l'arrivée de son enfant dans son foyer qu'il soit tricoté maison ou adopté. C'est une tradition qui remonte à plusieurs siècle déjà.
A l'origine, l'annonce de la naissance était réservée aux enfants des rois, elle était colportée sur tout le territoire avec une particularité : le faire-part ne mentionnait pas le prénom car c'était au parrain et à la marraine que revenait la tâche de donner le prénom lors du baptême.
C'est en 1781 que l'aristocrate Gautier de la Peyronnie décide d'annoncer la naissance de son fils avec un faire-part en papier, une annonce qui sera écrite manuellement. Les naissances des autres enfants n'étaient pas rendues publiques jusque-là.
Cette tradition s'est ensuite répandue à toutes les couches sociales et au xxe siècle elle était déjà bien implantée.

Quelques exemples de faire-part naissance au cours des années :


Faire-part de naissance du Général de Gaulle en 1890
Faire-part de naissance en 1907
Faire-part naissance 1967


Faire-part naissance années 70


Avec l'arrivée d'internet et son évolution constante, les parents peuvent dorénavant trouver un large choix de faire-part naissance, adoption et même naissance prématurée.
Dans tous les cas l'annonce de la naissance ou de l'adoption reste quelque chose de très personnel. On pourra y mettre une photo ou non, être très prolixe ou bien mettre les infos essentielles.
Ce faire-part est aussi un « document » qui suivra l'enfant, qui sera dans sa boite à souvenirs et qui le rendra nostalgique 45 ans plus tard quand il le retrouvera au détour d'un déménagement... ce qui m'est arrivé ;-)

Catherine pour les faire-part de Gaspard

lundi 6 juillet 2015

Naissance prématurée, devenir parents malgré un début différent

Comment devenir parents quand son enfant nait prématurément et que le lien ne se fait pas de façon traditionnelle ?
Quelques chiffres : plus de 60000 enfants naissent avant terme chaque année soit 7,5 % des 810000 naissances en 2014 ; les chiffres ont une courbe ascendante pour des raisons diverses comme par exemple l'augmentation des naissances multiples (parmi de nombreuses autres raisons). On considère qu'un enfant est né prématurément quand il nait avant 37 semaines d'aménorrhée. Il sera prématuré léger, grand prématuré, très grand prématuré ou extrême prématurité s'il nait respectivement avant 37, 33, 28 et 26 semaines d'aménorrhée.


Cet article n'est pas une étude approfondie sur les enfants nés prématurément (même s'ils sont au centre du sujet) mais plutôt un texte autour de mon ressenti, de mes expériences, des témoignages qui m'ont été offerts, de mes lectures et aussi les liens que je peux faire avec mon parcours de maman adoptante. Non que l'adoption et la prématurité soient identiques ! Mais parfois, quand votre enfant est à 8000 kilomètres de vous, que vous attendez de pouvoir aller le chercher depuis de nombreux mois et que, au cours de la procédure, il tombe malade alors vous avez des craintes, des peurs qui peuvent s'approcher de ce que vivent les parents d'enfants nés prématurément.

Mais revenons à notre sujet...

Cette naissance, prématurée, est forcément inattendue même si tant espérée, du moins elle est attendue mais parfois jusqu'à trois mois plus tard. 
Pour chacune de ces naissances un protocole médical sera mis en place pour permettre à l'enfant de finir sa croissance hors du ventre de sa maman puis ensuite faire en sorte qu'il grandisse avec le moins de séquelles possible et pour les plus chanceux pas du tout de séquelles.

Ici pas de réponses sur la partie médicale de la prématurité, les spécialistes en parleront bien mieux que moi, en revanche nous nous intéresserons à ceux que l'on oublie trop souvent, ceux qui vont se poser des milliards de questions : les parents. Parents qu'ils deviendront autrement que par la naissance dite traditionnelle (avec un retour à la maison au bout de quelques jours) entourés du corps médical, des machines, des tubes et de l'environnement hospitalier.
L'arrivée prématurée d'un enfant est un événement qui remet totalement en question l'absolu bonheur d'une naissance. Lors d'une entrée dans la vie dite "normale" les parents sont souvent submergés tant émotionnellement que matériellement... le temps s'arrête, le centre de cette nouvelle vie est bébé et plus rien d'autre n'a de place pendant les premières semaines.
Quand bébé nait avec un, deux ou trois mois d'avance la donne change. Selon le degré de prématurité, la maturité nécessaire aux différents organes n'est pas atteinte et un pronostique vital peut être engagé ; et là l'enfer commence, les montagnes russes émotionnelles, l'organisation autour de la vie à l'hôpital, etc.
Le ressenti face à cette naissance est majoritairement une grande culpabilité, elle va ronger, faire pleurer et empêcher un temps d'avancer. Les mots sont peut-être forts mais je pense que ces émotions sont, sinon normales, du moins inévitables : "n'en ai-je pas trop fait ?", "aurais-je du éviter ce voyage en voiture ?", "qu'ai-je fait pour que bébé ne veuille pas rester plus longtemps dans mon ventre ?", la liste est longue.

Alors comment devenir les parents de ce petit bout quand la maman rentre à la maison le ventre vide et que le berceau reste vide pour un temps indéterminé ? Cette impuissance à pouvoir s'occuper de son enfant, le voir dépendant des tubes, des médicaments, être dans cette couveuse et ne pas pouvoir le toucher, le bercer comme on le voudrait.
Première rupture, bébé part en service néonat soit dans l'hôpital de naissance, soit dans un autre hôpital. Ces premiers jours tant attendus sont complètement désorganisés et peuvent effrayer.
Malgré tout il semble que les choses ont beaucoup évoluées depuis quelques années notamment avec le peau à peau dès les premières heures. Un peau à peau qui peut se faire avec la maman mais aussi avec le papa.

C'est donc en collaboration avec les différents corps de métier de chaque service : pédiatre, infirmières, psychologues que la collaboration bébé-soignants-parents va se mettre en place. L'équipe soignante devra être très à l'écoute des désirs des parents mais aussi et surtout à l'écoute des besoins (parfois vitaux) du bébé pour que les parents puissent apprendre les gestes, donner de la tendresse, tisser les premiers liens avec leur enfant. Parfois il est difficile de tout concilier. Un exemple m'a été donné : une maman qui veut allaiter son bébé et l'équipe soignante qui ne respecte pas totalement ce désir... c'est frustrant, culpabilisant et traumatisant.

Finalement je vais revenir à mon expérience de maman adoptante. J'ai vu grandir ma fille mois après mois dans un orphelinat, j'ai pu aller la voir une fois à ses 14 mois avant d'aller la chercher quand elle a eu 20 mois. La frustration de ne pas pouvoir être une maman comme les autres et bercer mon enfant, la cajoler, la rassurer a été le plus dur pour moi. Devenir maman d'un enfant de 20 mois, un enfant tout fait qui sait marcher et presque parler est déstabilisant. Mais maintenant, je sais que ce début de vie familiale fait partie intégrante de notre histoire et nous donne une force incroyable.

On devient parent de beaucoup de manières différentes, l'arrivée par la prématurité est une des arrivées les plus douloureuses. On n'est plus jamais pareil après, on est un warrior ;-) et bébé est le digne héritier de cette force.




Liens vers les principaux sites d'aide aux parents d'enfants nés prématurément :